Pour cela il faudrait déjà que lorsque l’on traite du sujet on ne raconte pas n’importe quoi … ou qu’on ne copie pas bêtement les « éléments de langage » d’un autre …
La lecture ce matin d’un article (celui ci) me fait une nouvelle fois m’énerver sur le manque de recul que peuvent avoir des journalistes (est ce que c’en est une ?) concernant la gestion des DEEE et les perspectives d’avenir du reconditionnement du matériel numérique.
Les terminaux (écrans, télévision, smartphones…) sont les premiers responsables de l’impact environnemental du numérique d’après cet article se basant sur les travaux de l’ADEME et l’ARCEP. La fabrication de ces outils est « la principale source » d’impact pour l’environnement, en raison notamment de la quantité importante de ressources et d’énergie pour extraire les matériaux nécessaires nous explique (avec peu de détails) cet article.
Après avoir recopié une information sur l’impact du reconditionnement des smartphones on reviens à la fabrication des équipements numériques avec un listing des ressources naturelles utilisées … métaux ferreux et non ferreux, métaux précieux, terres rares et de métaux rares et « d’autres substances » dans lesquels on retrouve des terres rares … Bref on mélange tout, on remixe les mots du rapport et au final on n’apprends rien, voir on désinforme les lecteurs … Alors qu’un seul petit tour sur ce site lui aurait déjà permis d’en savoir plus sur la classification des métaux et ainsi éviter d’écrire (ou plutôt de recopier) des âneries …
Je n’en reviens pas non plus de cette image :

Comment peut-on mettre un titre portant sur la composition d’un ordinateur portable et d’un smartphone et ensuite avoir des données sur le recyclage matière dudit matériel ?
La deuxième partie de l’image correspond un peu mieux au titre mais encore une fois on y retrouve cette imprécision sur les pourcentages matières des composants et ce classement invraisemblable de ces « autres substances » qui vous l’aurez noté sont à 15 à 20% présents dans la composition du matériel …
Une recherche sur Internet m’a permis de retrouver cette illustration sur un autre site mais là encore sans sources spécifiques pour expliquer ces chiffres …

Et finalement après quelques recherches sur Internet je pense avoir trouvé les éléments de réponse de ces chiffres, dans un article d’EcoInfo du CNRS de 2014, où il est expliqué que ces « autres substances » qui sont pour certaines tout aussi rares que le tungstène ou l’indium, se retrouvent dans la batterie du téléphone … qui, elle, pèse 15 à 20% du poids du téléphone ! Cf: La batterie pèse 15% du poids total (composé de lithium et de cobalt, graphite, aluminium, cuivre) …
Le voilà le rapport entre les chiffres indiqués ! D’où l’extrême raccourci fait ensuite dans la reprise de l’image pour « illustrer » de manière erroné les propos autour de la composition d’un smartphone …
On réfléchis un peu à nos usages ? On commence à ralentir ou on va droit dans le mur ?
Bon je ne vais pas m’énerver plus que ça mais nul part dans cet article il n’est indiqué que faire durer son matériel et ne pas le changer tous les ans permet aussi et avant tout de réduire son empreinte environnementale dans le domaine du numérique …
Et si on arrive pas à communiquer sur la folie de la surconsommation des équipements numérique et de la destruction de notre planète que cela engendre, la promotion du reconditionnement ne sera qu’un cache misère tout au plus …
Voir même que c’est encore un coup de greenwashing tout cela …
Cela n’a rien à voir mais l’image d’illustration vient de là : @Flickr – Marc Wathieu